
Conférence Régional de la Mer et du Littoral – 25 juin 2025
Gael Briand porte le point de vue de groupe Breizh a-gleiz au sujet du bordereau « Conférence Régional de la Mer et du Littoral (CRML) «
Mesdames les rapporteuses,
Ce n’est pas une offense que d’affirmer qu’appeler « Parlement de la mer » cette Conférence Régional de la Mer et du Littoral (CRML) est un abus de langage. Car si elle est un lieu d’échange et de réflexion réunissant les acteurs bretons du secteur, cette CRML n’est en aucun cas un lieu décisionnaire. Aussi, j’avoue humblement et sans condescendance que je n’ai pas trouvé ma place dans cette mission d’évaluation. Chercher à comprendre le fonctionnement d’une instance de discussions ne m’a pas semblé utile. D’autant moins que son règlement intérieur était disponible sur internet.
Tout ce temps investi démontre surtout que la multiplication des instances déroute. Pas plus que nos concitoyens, nous ne savons où se passe le réel dialogue. Quand les projets d’éoliennes en mer sont décidés en haut lieu, par l’État, les pseudo-réunions d’informations sont capables de transformer de farouches partisans des énergies renouvelables en opposants. Car ne nous voilons pas la face : l’État fait toujours sans l’avis des citoyens. Il fabrique le projet, puis l’impose, laissant aux principaux concernés le soin d’en modifier des bribes sans conséquence. Et s’il est contesté, c’est que les gens n’ont pas compris et qu’il faut leur réexpliquer !
Une autre méthode serait pourtant possible : il s’agirait de décentraliser le pouvoir (on en revient toujours au même). En reprenant mon exemple d’éoliennes en mer : l’acceptabilité sociale ne serait-elle pas plus forte si les citoyens ou même les collectivités avaient le pouvoir d’identifier des zones, de dimensionner les projets, de faire travailler les entreprises locales plutôt que de grosses multinationales ?
A quelques jours du vote aberrant pour un moratoire sur le développement de nouvelles installations de production d’électricité utilisant l’énergie photovoltaïque et éolienne, il faut savoir lire entre les lignes et comprendre la colère exprimée – nous la constatons – par une partie de nos concitoyens qui ne sont pas dogmatiques. A quel moment décident-ils vraiment ? Jamais. Il n’en reste pas moins que rejeter la production d’énergie décarbonnée, c’est refuser de voir que le vrai problème, ce n’est pas l’éolienne, ni même la CRML, c’est bien l’hypercentralisme de la France et le manque de confiance de l’État envers la société.
Cette mission d’information est une première du genre. Bientôt viendra celle sur les lycées, peut-être plus concrète. En attendant, notre groupe n’accusera pas la CRML ou le Conseil régional d’un manque de transparence même si on peut toujours faire mieux, bien entendu. Car en matière de stratégie maritime, c’est bel et bien l’État qui continue de décider. Le plus souvent sans nous alors même que nous sommes propriétaires d’infrastructures portuaires.
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