Ana Sohier porte la position du groupe Breizh a-gleiz au sujet du bordereau «  Signature de la Charte européenne pour l’égalité femmes-hommes » 

Conseil régional de Bretagne 

Session du 24 au 26 juin 2025 

Bordereau : Signature de la Charte européenne pour l’égalité femmes-hommes 

Intervention d’Ana SOHIER 

Nous allons aujourd’hui renouveler la signature de la Charte européenne pour l’égalité entre les femmes et les hommes dans la vie locale. Cette nouvelle version intègre des articles essentiels sur des sujets comme la cyberviolence, l’environnement, ou encore la santé sexuelle. C’est un engagement fort que nous soutenons pleinement. 

Mais je veux aussi rappeler que cette signature ne doit pas être un simple geste symbolique. Elle doit nous obliger, ici, chez nous, à faire preuve de cohérence et de vérité. Car pendant que nous affichons haut et fort nos valeurs, la réalité au sein de notre propre collectivité est plus préoccupante. 

L’index égalité professionnelle 2024 de la Région Bretagne est de 73/100. Il s’agit là du score le plus bas parmi les grandes structures territoriales de Bretagne. À titre de comparaison : 

• Le Département d’Ille-et-Vilaine affiche 97/100, 

• Brest Métropole 95/100, 

• Le Département du Finistère 83/100 et même le Morbihan dépasse la Région avec 75/100. 

Et ce qui plombe notre score, ce sont une fois de plus les écarts de promotion : 4 points sur 25 seulement. Je le dis avec gravité : j’avais déjà interpellé cette assemblée sur ce point précis il y a deux ans. J’avais alerté sur ces écarts injustifiés de déroulement de carrière entre les femmes et les hommes, notamment dans les catégories B et C. Depuis, rien n’a véritablement changé. Et les femmes restent les grandes perdantes de ces inégalités systémiques. 

Nous disposons pourtant d’indicateurs très clairs : 

• Écarts de rémunération, 

• Écarts d’augmentation, 

• Écarts de promotion, 

• Part des femmes dans les plus hautes rémunérations, 

À partir de ces données, le constat est implacable : il reste énormément de pratiques internes à réviser pour faire de l’égalité un fait, et non une façade. Nous ne pourrons pas durablement parler d’Europe, de démocratie ou de justice si, dans notre propre maison, nous continuons à reproduire des inégalités de carrière bien connues et jamais corrigées. Plus on s’affiche, plus on se doit d’être exemplaires. 

C’est une question de cohérence, mais aussi de légitimité : comment prétendre impulser des politiques publiques fortes sur l’égalité femmes-hommes quand nous peinons à l’appliquer chez nous ? Nous espérons que vous pourrez nous communiquer rapidement la trajectoire et le plan de progrès RH qui permettront enfin de corriger ce mauvais score qui entache aujourd’hui la crédibilité et la capacité de la Région à agir de façon exemplaire sur ces sujets.