Valérié Tabart porte la position du groupe Breizh a-gleiz au sujet du vœu proposé par le RN :  “Effectifs de la Police nationale en Bretagne”

Résumé du vœu porté par le groupe RN

Le Rassemblement National alerte sur la dégradation des conditions de travail dans les commissariats bretons : sous-effectifs, surcharge, matériel insuffisant. Des villes comme Rennes, Lorient ou Morlaix font face à des manques critiques, mettant en danger la sécurité publique. Le vœu exprime un soutien fort aux policiers et dénonce l’inaction de l’État. Il demande un renforcement urgent et durable des effectifs et des moyens.

Explication de vote du groupe Breizh a-gleiz :

Quelques mots d’explication de vote :

Monsieur Pennelle accuse souvent ses collègues du Conseil Régional de voter contre ses vœux par réflexe pavlovien. Nous avons donc lu attentivement le vœu de M.Pennelle qui, reconnaissons-le, est moins provocateur qu’à l’accoutumée

Mais franchement, il aurait fallu travailler un peu la matière et par exemple lire le rapport de la Cour des Comptes de janvier 2025 sur la répartition entre les zones police et les zones gendarmerie.

Premier grand oubli du vœu, donc la gendarmerie nationale. Rien pour eux, pas un mot.

Nous allons donner deux chiffres pour illustrer le loupé. La police est avant tout en charge des zones urbaines. Or, nos 3 métropoles sont constituées de 75 communes. Seulement 12 d’entre elles sont en zone police et donc 63 en zone gendarmerie. Ces 63 communes représentent un tiers des habitants métropolitains. Rien pour eux.

Ensuite le Centre Bretagne : avec les fermetures des commissariats de Pontivy et Guingamp, et au passage le redéploiement de ces policiers dans les commissariats voisins, confortant ainsi leur effectif au point que le commissariat de Morlaix est officiellement en sureffectif, le centre Bretagne, donc, est de Châteaulin à Guer, une immense zone gendarmerie. Donc rien pour eux dans votre vœu.

Sur le littoral enfin, bien sûr, on retrouve 10 des 12 circonscriptions de police de la Bretagne administrative et donc votre loupé est moindre. Oui mais voilà. Les secteurs de Rhuys, de Quiberon, d’Etel, de Quimperlé de Douarnenez, du Léon, de Paimpol, et nos îles, tous ces territoires les plus soumis à la saisonnalité sont aussi en zone gendarmerie. Rien pour eux non plus.

Enfin, sur le rapport entre effectifs de forces de l’ordre, et actes de délinquance, 2 cartes page 39 du rapport de la CRC montrent bien la situation bretonne, plutôt moins mauvaise, et même assez nettement, qu’ailleurs en France. Il n’y a pas, à proprement parler, de sous-effectif en nombre mais des faiblesses d’organisation, en particulier dans les petites circonscriptions de police, par exemple celle de Fougères-Lécousse, cité dans le document.

Puisqu’il n’y a plus de zone géographique épargnée par la délinquance, notre responsabilité est de ne négliger aucun territoire breton et en particulier les petites villes qui subissent de plein fouet la forte hausse de consommation de produits stupéfiants.

Tout cela confirme que ce vœu ne correspond pas aux réalités des bretonnes et des bretons, nous voterons donc contre.