
Vœu : Pour une réponse de l’État à la hauteur du préjudice écologique causé par les algues vertes en Bretagne
Christine Prigent porte le vœu « algues vertes » au nom du groupe Breizh a-gleiz.
Le vœu déposé à été adopté par l’assemblée régionale malgré l’abstention de la majorité
Proposition de vœu : Pour une réponse de l’Etat à la hauteur du préjudice écologique causé par les algues vertes en Bretagne
Les algues vertes sont devenues un fléau pour les eaux et le littoral breton. En 2022, les rapports de la Cour des Comptes et de la commission des finances du Sénat avaient déjà souligné les lacunes des plans algues vertes et leurs ambitions trop limitées.
Par un jugement en date du 13 mars 2025, le tribunal administratif de Rennes reconnaît que les mesures mises en œuvre par le préfet de la Région Bretagne sont insuffisantes pour lutter contre les échouages d’algues vertes sur le littoral breton.
Ce jugement intervient suite à deux recours déposés par l’association Eau et Rivières de Bretagne. Le premier recours était dirigé contre le refus du préfet de prendre des mesures supplémentaires visant à lutter contre les pollutions causées par les nitrates d’origine agricole. Le second visait la réparation d’un préjudice écologique résultant de l’insuffisance des mesures prises dans la lutte contre ces pollutions.
La persistance des marées vertes en Bretagne, voire leur augmentation en superficie et en durée, résulte de teneurs en nitrates dans les cours d’eau bretons supérieures à la valeur de 18 milligrammes par litre fixée par arrêté ministériel.
Les résultats de l’autopsie d’un sanglier retrouvé mort sur la plage de Morieux en septembre 2024 montrent qu’il a été intoxiqué par de l’hydrogène sulfuré, un gaz produit par la décomposition des algues vertes.
Lors de la session du Conseil régional de Bretagne d’octobre 2024, une question orale avait été posée sur la mortalité des huîtres en baie de Morlaix. Des ostréiculteurs de la baie avaient tiré la sonnette d’alarme. Du fait de l’échouage d’algues vertes sur les vasières, les huitres ne peuvent plus se développer, manquent d’oxygène, dépérissent.
Ces ostréiculteurs connaissent une perte de plus de 30%. Sans intervention de leur part, cette perte pourrait aller jusqu’à 100%.
Aujourd’hui, le tribunal enjoint au préfet de la Région Bretagne de prendre, dans un délai de 10 mois, toutes les mesures nécessaires pour réduire la pollution des eaux par les nitrates d’origine agricole en se dotant notamment d’outils de contrôle permettant un pilotage effectif des actions menées.
Il ne s’agit plus de gérer les flux d’azote mais bien d’en limiter la production.
L’ambition de la Région Bretagne ne peut être que d’endiguer résolument ce fléau qui impacte le littoral, avec des conséquences majeures sur la biodiversité, l’économie bretonne, le tourisme et bien sûr la santé humaine et environnementale.
Pour que les actions menées par la Région Bretagne soient efficaces, le Conseil régional de Bretagne, réuni en session plénière, demande à l’Etat français d’assurer pleinement ses responsabilités pour répondre aux demandes du Tribunal Administratif dans son jugement du 13 mars 2025.
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