
Interpellation de citoyens concernant les transports scolaire de la Région
M. le Vice-président,
Cher Michaël,
J’ai été interpellée durant le mois de septembre par des élus ou des familles qui expriment, souvent avec colère, leur insatisfaction sur le service de transport scolaire géré par la région Bretagne.
Je ne doute pas que tu aies été submergé par les demandes dans cette période de rentrée scolaire et que tu aies été très investi avec le service transport de la région pour y répondre.
Je souhaite te faire part de situations qui m’ont été exposées et qui ne sont pas sans m’interroger comme élue régionale, attachée au développement des territoires ruraux.
1/ La difficulté, voire l’impasse dans lesquelles des familles du Mené se retrouvent, en laissant avec angoisse leurs enfants, collégiens ou lycéens, faire 1 km de marche pour rejoindre le point d’arrêt, sur une route de campagne en pleine nuit. Roselyne Rocaboy, maire délégué du Mené (Plessala), exprime une inadéquation entre les besoins des familles et le service. Je t’ai entendu fustiger en session une attitude consumériste qui consiste à revendiquer le service à rendre, forcément au pied de chez soi. Je l’entends et adhère à ce propos sur le principe général. Il n’empêche que dans le cas d’espèce, nous sommes rattrapés par la réalité prosaïque, celle de parents, ouvriers dans l’agroalimentaire avec des horaires décalés, qui ne peuvent accompagner leur enfant jusqu’au point d’arrêt. Dans ces territoires, en prenant en compte ces situations, la règle d’un maximum de 45 mn pour le circuit ne doit-elle pas passer après la sécurité d’un jeune ? Je mesure les contraintes budgétaires de la région Bretagne qui doit faire face à de nombreuses obligations et défis, mais n’y a-t-il pas cependant à adapter un service aux besoins véritables (loin, loin du luxe ou d’une solution de confort) de familles qui vivent en milieu rural ? Une réponse adaptée de la Région permettrait aussi de mieux incarner une collectivité de proximité, prenant en charge les questions du quotidien, alors même que les habitants des territoires ruraux expriment, notamment par leur vote, un sentiment d’abandon.
2/ L’impossibilité d’emprunter un bus, qui ne serait pas celui de son circuit de ramassage scolaire, alors que des jeunes ont besoin en fin de journée, non pas d’emprunter le bus habituel pour les ramener à leur domicile mais un autre bus scolaire pour leur permettre de rejoindre le lieu de leur activité sportive. Etant native d’Arzal et ayant de la famille installée dans le sud Morbihan, des parents m’ont fait part de cette problématique, qui est d’autant plus mal vécue, qu’ils ont sous les yeux la façon dont les transports se passent à quelques kilomètres de chez eux, gérés par la région Pays de Loire, avec une souplesse pour les jeunes, qui peuvent emprunter plusieurs lignes, selon leur besoin (existence d’une carte unique de transport).
3/ J’ai également été destinataire d’un mail écrit par des familles de St Dolay, qui ont appris le 26 Août que le ramassage scolaire des collégiens entrants pour le collège privé de St Gildas des Bois (Loire-Atlantique et pas dans Redon Agglomération) n’allait pas être assuré, contrairement aux années précédentes. Je vois par ce mail que tu as été saisi du sujet, ainsi que le collègue Paul Molac, député sur cette circonscription. Si les faits rapportés sont fidèles à ce qui s’est passé, je suis interrogée sur la manière de faire, avec une communication abrupte et très tardive, inadéquate pour l’organisation des familles.
Je te remercie de répondre à mes interrogations, soit par écrit ou éventuellement par un point sur la rentrée des transports scolaires lors de la commission Mobilités. Si je ne suis pas présente comme suppléante, mon collègue Gaël Briand, que je mets en copie de ce mail, pourra m’apporter les éléments de réponse et d’éclairages sur les 3 points évoqués dans ce courrier.
Bien à toi,
Valérie Tabart
Conseillère Régionale
Groupe Breizh a-gleiz